Assassinat de Samuel Paty : sept personnes devant un juge antiterroriste, des poursuites pour "complicité" réclamées

A.D.
Publié le 21 octobre 2020 à 19h51

Source : TF1 Info

RÉCAP’ - Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a tenu ce mercredi une nouvelle conférence de presse sur l'enquête sur l'assassinat de Samuel Paty, désormais confiée à un juge d’instruction.

Sept personnes déferrées, dont deux mineurs, neuf autres relâchées. Le temps des gardes à vue terminé, le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a tenu une nouvelle conférence de presse ce mercredi 21 octobre au sujet de l’enquête sur l’assassinat de Samuel Paty, commis cinq jours plus tôt non loin de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Une enquête dorénavant confiée à un juge d'instruction. 

Deux collégiens suspectés d’avoir informé le terroriste

Parmi les sept personnes déférées, un parent d'élève et le militant islamiste radical Abdelhakim Sefrioui, ainsi que deux collégiens de 14 et 15 ans, soupçonnés d'avoir désigné l'enseignant à l'assaillant Abdoullakh Anzorov, en échange d'une somme d'argent de 300 à 350 euros, a expliqué le magistrat.     

Trois proches du terroriste sont quant à eux en cours de présentation devant le magistrat instructeur. Le premier, Azim E., 19 ans, "ami de longue date" d'Anzorov dont "il avait constaté la radicalisation depuis plusieurs mois", est soupçonné "de l'avoir accompagné la veille des faits dans une coutellerie à Rouen" et d'avoir fait des démarches pour se procurer d'autres armes. Naïm B., 18 ans, est lui accusé d'avoir "convoyé" Anzorov à la coutellerie, puis de "l'avoir déposé devant le collège peu avant 14h" le jour des faits. "Les deux hommes contestent à ce stade avoir eu connaissance des projets mortifères de leur ami", a indiqué le procureur. 

Le dernier suspect, Youssouf C., est, lui, déféré "du fait de contacts très rapprochés et du partage manifeste de l'idéologie radicale" de l’assaillant. 

Un assassinat dans un "contexte d’appels au meurtre"

L'information judiciaire a été ouverte mercredi pour "complicité d'assassinat" et de "tentative d'assassinats" sur les forces de l'ordre, "en relation avec une entreprise terroriste", ainsi que pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", a précisé Jean-François Ricard. L'ouverture d'une enquête pour "complicité" signifie que le Parquet national antiterroriste (Pnat) estime que certains suspects avaient une connaissance précise de la finalité du projet terroriste d'Anzorov.

L'assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre près de son collège des Yvelines, s'inscrit dans un "contexte d'appels aux meurtres" lancés depuis la republication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo début septembre, avant l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015 à Paris, toujours en cours, a souligné le procureur antiterroriste.

Le magistrat a notamment évoqué l'attaque au hachoir perpétrée le 25 septembre devant les anciens locaux de Charlie Hebdo et "trois communications" d'Al-Qaïda et de sa branche yéménite qui appelaient au "meurtre" de ceux qui avaient été à l'origine de la rediffusion de ces dessins. "Il est aujourd'hui clair que le professeur a été nommément désigné comme une cible sur les réseaux sociaux" par le parent d'élève Brahim C. et Abdelhakim Sefrioui "au moyen de manœuvres et d'une réinterprétation des faits", a résumé le magistrat.


A.D.

Tout
TF1 Info