Attaque au couteau à la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice : ce que l'on sait

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 29 octobre 2020 à 22h00, mis à jour le 30 octobre 2020 à 22h13

Source : Sujet TF1 Info

ATTENTAT - Une attaque à l'arme blanche a eu lieu à Nice à l'intérieur de la basilique Notre-Dame de l'Assomption ce jeudi 29 octobre vers 9h. LCI recense les premiers éléments.

Seulement treize jours après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty dans les Yvelines, la France fait face à une nouvelle attaque meurtrière à l'arme blanche jeudi matin à Nice (Alpes-Maritimes). Trois personnes ont été tuées. L'assaillant,  grièvement blessé par balles, a, lui, été hospitalisé. Alors que le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi des faits, voici ce que l'on sait à ce stade de cette enquête qualifiée de "particulièrement complexe" par le procureur Jean-François RIcard. 

Que s'est-il passé ?

Un individu a attaqué plusieurs personnes au couteau jeudi matin à la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice. À 8h29, l'auteur des faits "entre dans la basilique et y restera un peu moins d'une demi-heure, période durant laquelle il s'attaque à 3 victimes", a relaté le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard lors d'une conférence de presse jeudi soir à Nice. 

À 8h54, l'une des victimes, qui succombera peu après à ses blessures, s'enfuit par le côté gauche de l'édifice. C'est alors que la police municipale, alertée par un témoin, intervient et se retrouve face au tueur dans le couloir de cette entrée latérale de l'église. "Cet homme s'était avancé vers eux de manière menaçante en criant 'Allah Akbar', les contraignant alors à faire usage d'abord d'un pistolet à impulsions électriques puis en faisant feu à plusieurs reprises avec leur arme de  service", a poursuivi le magistrat. Quatorze étuis de balles seront retrouvés au sol. 

Emmanuel Macron s'est de suite rendu à la cellule de crise, place Beauvau, accompagné du premier ministre Jean Castex, du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Le chef de l'Etat était attendu à Nice en début d'après-midi, pour se rendre à la basilique. 

Qui sont les victimes ?

Les victimes sont trois paroissiens, deux femmes et un homme. La première victime, trouvée près de l'entrée principale, "est âgée de 60 ans, elle présente un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation", a rapporté le procureur antiterroriste. L'assaillant a ensuite égorgé mortellement le sacristain, 55 ans, qui était père de deux filles. La troisième victime est la femme qui s'est enfuie de la basilique. Âgée de  44 ans, elle "est décédée dans un restaurant situé à proximité de la basilique des suites des multiples plaies", selon Jean-François Ricard. 

"Cet attentat visait des paroissiens tout à fait ordinaires qui venaient prier très tranquillement", a déclaré sur place Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France.

Que sait-on de l'assaillant ?

L'auteur présumé de l'attaque a été neutralisé par la police municipale. Grièvement blessé lors de cette intervention, il a été transporté à l'hôpital. Selon des sources proches de l'enquête à LCI, les policiers ont retrouvé sur l'assaillant un document émanant d'une association italienne. Sur ce document figure son nom, sa date de naissance (29 mars 1999), son lieu de naissance (Tunisie) mais pas de photo. 

Selon ce document, la personne serait entrée à Lempedusa (Italie). Le traité de Prüm stipulant que toute entrée illégale dans l'espace Schengen doit faire l'objet pour les majeurs du prélèvement d'une empreinte digitale, les autorités policières et judiciaires françaises ont demandé aux autorités italiennes un recoupement pour établir formellement son identité. Ces dernières ont formellement confirmé, a indiqué une source proche de l'enquête à LCI. L'homme se trouvait donc en situation irrégulière sur le territoire français.

Ce jeudi soir, "son pronostic vital reste actuellement engagé", a précisé le procureur antiterroriste.

Où en est l'enquête ?

Le parquet antiterroriste français a ouvert une enquête pour "assassinats et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".  Sur place, les enquêteurs ont trouvé l'arme du crime, un couteau avec une lame de 17 cm, selon M. Ricard. Un sac d'effets personnels, un coran et deux téléphones, - en cours d'exploitation par les enquêteurs - ainsi que deux couteaux non utilisés ont également été découverts.

"Ses motivations profondes, le mûrissement éventuel de son projet nous sont encore inconnus", a indiqué à l'AFP une autre source proche de l'enquête vendredi.

Qui sont les hommes interpellés ?

Deux hommes ont été interpellés après cette attaque. Le premier, un homme de 47 ans, soupçonné d'avoir été en contact avec l'assaillant a été placé jeudi en garde à vue. Mais "il n'aurait pas de lien avec l'attaque", a ensuite indiqué vendredi une source proche de l'enquête. 

Agé de 35 ans, le second a été interpellé vendredi entre 18H30 et 19H00 à Nice, selon une source judiciaire et une source proche de l'enquête. Il est soupçonné "d'avoir côtoyé l'auteur des faits la veille de l'attaque".


Léa LUCAS avec AFP

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