Mickaël H., un employé "totalement inséré" dont les "signes de radicalisation" n'ont pas alerté

Publié le 7 octobre 2019 à 0h58, mis à jour le 9 octobre 2019 à 18h03
Mickaël H., un employé "totalement inséré" dont les "signes de radicalisation" n'ont pas alerté

ATTAQUE - Selon un rapport de la préfecture de police de Paris révélé par France Inter, Mickaël H. n’avait pas présenté de comportement jugé "réellement préoccupant" depuis 2013, date de sa dernière habilitation secret-défense.

Quelques "signes" évoqués lors de "discussions informelles", mais aucun comportement jugé "réellement préoccupant". Un rapport administratif de la préfecture de police de Paris (PP) révélé dimanche met en lumière le profil complexe de Mickaël H., auteur de l'attaque qui a coûté la vie jeudi à quatre fonctionnaires, et notamment de sa radicalisation, que sa hiérarchie n'a pas su détecter.  

Aucun signalement formel

Selon le document de quatre pages mis en ligne par France Inter, "plusieurs collègues de l'intéressé ont ainsi révélé avoir noté dans le passé, chez l'intéressé, des signes de radicalisation, et déclarent en avoir alerté leur hiérarchie ou pris conseil auprès de collègues spécialistes de ces problématiques". D'après Françoise Bilancini, directrice du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP), ces éléments n'ont toutefois été portés à sa connaissance qu'après l'attaque meurtrière du 3 octobre, "dans le cadre de discussions informelles".

Le rapport de la DRPP, daté du samedi 5 octobre et envoyé au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, a confirmé que l’homme s’était félicité de l’attaque de Charlie Hebdo. "C’est bien fait", aurait ainsi déclaré Mickaël H. à propos de l'attentat de janvier 2015. Ces propos ainsi que certains changements de comportement avec les femmes ont fait l'objet d'une discussion entre deux fonctionnaires et un major de police en charge des signalements de la radicalisation, en juillet 2015. Les deux agents n'ont cependant pas formalisé leur signalement. 

Des “frustrations” depuis février 2019

Le rapport de la DRPP ajoute que Mickaël H. était connu dans l'ensemble de la direction pour y effectuer de la maintenance informatique sans qu'"aucun incident" ne soit signalé. Administrativement, il était un informaticien "bien noté", "totalement inséré" dans la section informatique de la DRPP. En février 2019, il a fait part de certaines "frustrations" liées à son handicap - il souffrait de troubles auditifs "lourds" - qui semblait freiner sa carrière. Il a obtenu satisfaction sur certaines de ses demandes mais pas toutes. 

"Si une difficulté particulière était apparue, depuis 2015, avec le comportement de (Mickaël H.), je ne doute pas du fait qu'elle aurait été portée facilement à la connaissance de la hiérarchie pour prise en compte. Il n'en a rien été."


La rédaction de TF1info

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