TERRORISME- Un projet d’action violente contre Emmanuel Macron ce mardi, un autre contre des kebab, des mosquées ou des hommes politiques il y a un an, un projet d’empoisonner la viande halal entre-temps… En un peu plus d'un an, la DGSI a dû faire face à l’activisme violent de plusieurs groupuscules d’ultra-droite.
Elles préparaient une "action violente" contre Emmanuel Macron : six personnes ont été interpellées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) mardi 6 novembre. Il s’agit de cinq hommes et d'une femme, âgés de 22 à 62 ans.
Si ce projet était, semble-t-il, "imprécis et mal défini à ce stade", il est une nouvelle fois attribué à des membres de l'ultradroite. C'est la troisième fois , en un peu plus d'un an, que des groupuscules d'ultradroite sont ainsi soupçonnés de préparer des attentats en France.
"Projet halal"
En juin dernier en effet, dix membres du réseau "Action des forces opérationnelles" (AFO) étaient mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", soupçonnés de préparer des attaques contre des musulmans.
Parmi leurs cibles, des islamistes sortant de prison ou des mosquées radicales, pour lutter contre le "péril islamiste". Mais comme le révélait TF1, le groupe songeait aussi à empoisonner de la nourriture halal dans les supermarchés, pour faire le plus de victimes musulmanes possibles. Depuis leur interpellation, quatre d’entre eux dont le chef présumé du groupuscule ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, contre l’avis du parquet.
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Un an plus tôt, en octobre 2017, la DGSI démantelait un autre groupe d’ultra-droite, OAS (un nom rappelant l'organisation
responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie dans les années 1960). A sa tête, Logan Nisin, 21 ans à l’époque, habitant Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône, ancien militant de l’organisation royaliste Action française. Objectif de ce groupe : "enclencher une re-migration basée sur la terreur".
Des attaques contre des kebabs de Marseille ou contre le chantier de la grande mosquée de Vitrolles étaient ainsi évoquées. Parmi les cibles potentielles également, Jean-Luc Mélenchon et Christophe Castaner, pas encore ministre.
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Capacités opérationnelles "limitées"
Outre Logan Nisin, huit jeunes hommes avaient été mis en examen. Plusieurs ont été remis en liberté ces derniers mois. Dans une note versée au dossier d’instruction sur ce groupe, la DGSI présentait alors l’ultradroite comme portée par des groupuscules concurrents agissant en ordre dispersé, et aux capacités opérationnelles "limitées".
Interrogé par LCI au moment de l'interpellation du groupe AFO, Jean-Yves Camus, directeur de l'Observatoire des radicalités politiques (Orap) à la fondation Jean-Jaurès, estimait "à environ un millier le nombre de militants de la mouvance ultra-droite en France". Et précisait : "Mais la plupart sont loin d'un passage à l'acte évident."