VIDÉO - Attentat de Strasbourg : ce qu’il faut retenir de la conférence de presse du procureur

Publié le 14 décembre 2018 à 13h16

Source : Sujet TF1 Info

JUSTICE - Au lendemain de la neutralisation de Cherif Chekatt, soupçonné d’être l’auteur de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, Rémy Heitz a donné une conférence de presse ce vendredi matin. Le procureur de la République a donné des détails notamment sur la traque et la manière dont les policiers avaient retrouvé le suspect.

Plus de 24 heures de traque, seize victimes parmi lesquelles des trois morts et des blessés, dont plusieurs blessés graves, l’attentat du marché de Noël Strasbourg a traumatisé la France à quelques jours des fêtes de fin d’année. 

Ce jeudi, au lendemain de la neutralisation du suspect Cherif Chekatt, le procureur de la République a livré des détails sur la traque de cet homme âgé de 29 ans recherché depuis mardi matin par les forces de l’ordre. Voici les principales déclarations faites par Rémy Heitz ce jeudi, alors que les investigations se poursuivent et que sept personnes sont actuellement en garde à vue. 

16 victimes, trois personnes décédées

"Nous avons une pensée émue pour les victimes ainsi que pour leurs proches", a déclaré Rémy Heitz au début de sa conférence de presse. "Nous déplorons désormais la mort de trois personnes, une quatrième victime est en état de mort cérébrale. Parmi les 12 blessés, une se trouve en urgence absolue, dans un état critique, et quatre autres sont toujours hospitalisées". 

Le procureur a par ailleurs indiqué que "la cellule interministérielle d’aide aux victimes qui avait reçu plus de 1000 appels et le centre d’accueil des familles accueilli à Strasbourg 145 personnes au total. 

Près de 300 enquêteurs mobilisés pour la traque

Rémy Heitz a salué "l’engagement des enquêteurs de la DCPJ et en particulier de la SDAT et de la DGSI. Ce sont près de 300 enquêteurs qui ont été mobilisés ces derniers jours et celui des magistrats de la section antiterroriste du parquet de Paris qui ont travaillé sans relâche depuis mardi n’écartant aucune piste, aucune hypothèse avec pour seul objectif de retrouver l’auteur de cet attentat revendiqué depuis par l’Etat islamique et l’empêcher de commettre de nouveaux faits". 

Il a également salué "la mobilisation de tous les personnels de la sécurité publique du Bas Rhin et la réactivité de cet équipage de la police de sécurité du quotidien qui a reconnu et neutraliser hier soir Cherif Chekatt. Remercier enfin l’ensemble des forces qui ont apporté leur concours à l’opération et notamment la gendarmerie nationale". 

Près de 800 appels au 197

Le procureur a indiqué que c’était "la coordination et la complémentarité de l’action de chacun des services concernés qui ont permis de retrouver Cherif Chekatt hier soir". De très nombreuses surveillances et perquisitions et des investigations techniques ont ainsi été mises en place dès mardi pour tenter de localiser le suspect. 

"L’appel à témoins lancé mercredi soir et la mise en place d’un numéro d’appel dédié le 917 a permis de recueillir près de 800 appels", a précisé le procureur. 

Des membres de l’entourage de Cherif Chekatt ont par ailleurs été entendus sous le régime de la garde à vue, d’autres en audition libre .De plus, les enquêteurs ont identifié tous les lieux susceptibles de constituer un lieu de repli pour le fugitif. 

Deux témoignages "déterminants"

Les nombreux témoignages recueillis ont ainsi amenés les enquêteurs "à considérer comme probable la présence de Cherif Chekatt dans le quartier de Neudorf", selon le procureur. "Le témoignage tout d’abord d’un riverain ayant vu un homme rue d’Epinal franchir une clôture et d’une autre personne signalant sa présence possible rue du Doubs à Strasbourg, deux témoignages déterminants", a ajouté Rémy Heitz. 

Une opération avait déjà été menée en début d’après-midi dans ce quartier toujours rue d’Epinal à la suite d’un autre signalement qui s’avérait ne pas correspondre au suspect. 

Décès constaté à 21h05

Une opération d’ampleur, mobilisant un hélicoptère a été ainsi engagée dès 19h30 sur Neudorf. "C’est une patrouille de police qui a remarqué à 21 heures une personne marchant rue du Lazaret, un homme dont le signalement pouvait correspondre à l’auteur des faits. Cet homme qui a détecté la présence du véhicule de police sérigraphié a alors fait mine de rentrer dans l’immeuble 74 rue du Lazaret. La patrouille a emprunté la rue du Lazaret en sens inverse afin de se rapprocher de lui. Les fonctionnaires ont alors remarqué qu’il ne parvenait pas à ouvrir la porte de l’immeuble et que sa tenue vestimentaire ressemblait à celle du signalement. Ils se sont alors signalé en faisant état de leur qualité de policiers", a détaillé le procureur. 

Et de poursuivre : "L’individu s’est retourné pointant son arme, semblable à celle utilisée mardi soir, dans leur direction pour tirer. Un projectile a atteint le véhicule de police au-dessus de la portière arrière gauche ; Deux des trois policiers ont alors riposté, tirant à de nombreuses reprises et tuant l’auteur. Le décès de Cherif Chekatt, formellement identifié par les comparaisons au FAED (Fichier automatisé des empreintes digitales) de ses empreintes digitales a été constaté à 21h05". 

Un revolver et des munitions

Les enquêteurs ont saisi sur Cherif Chekatt un revolver ancien chargé de six munitions dont 5 étaient percutées. Ils ont par ailleurs retrouvé sur lui un couteau et huit autres munitions de calibre 8mm dans la poche intérieure de sa parka. 

L’enquête ouverte des chefs d'association de malfaiteurs terroristes criminelles, assassinats et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste a été étendue hier soir à la qualification de tentatives de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique. 

"L’enquête va désormais se poursuivre afin d’identifier d’éventuels complices ou co-auteurs susceptibles d’avoir aidé ou d’avoir encouragé Cherif Chekatt dans la préparation de son passage à l’acte, a ajouté Rémy Heitz. Nous allons également nous attacher à reconstituer les 48 heures qui viennent de s’écouler afin de voir notamment s’il a pu bénéficier de soutien dans sa fuite". 

"A ce stade, sept personnes sont toujours en garde à vue : les quatre membres de sa famille placées en garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi dernier et trois membres de son entourage proche dont un placé en garde à vue hier matin, et deux cette nuit", a conclu le procureur. 


La rédaction de TF1info

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