Le journal de bord du Vendée Globe : Le Cléac’h repousse (un peu) la menace Thomson, un départ de feu stoppé par Colman

Publié le 5 décembre 2016 à 9h51, mis à jour le 5 décembre 2016 à 10h12
Le journal de bord du Vendée Globe : Le Cléac’h repousse (un peu) la menace Thomson, un départ de feu stoppé par Colman
Source : SIPA

VOILE – Partis des Sables-d’Olonne le 6 novembre, les skippers sont embarqués pour un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Ce lundi, Armel Le Cléac’h a consolidé sa première place en prenant un peu ses distances avec Alex Thomson alors que la météo capricieuse oblige les skippers à se montrer prudents.

Le mano à mano continue en tête

La flotte est toujours menée par Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) devant Alex Thomson (Hugo Boss). Si le Britannique prend en chasse le skipper français, les deux hommes de tête sont contraints de changer de braquet en termes de vitesse puisqu’ils traversent une zone de transition. En conséquence, le leader a empanné – une manœuvre pour que le voilier reçoive le vent dans les meilleures conditions -  plus tôt que son premier poursuivant dans la nuit de dimanche à lundi. Il a réussi à grignoter un peu d’avance en repoussant Thomson à un peu plus de 100 milles alors que le cap de Leeuwin, au sud-ouest de l’Australie, va être franchi dans les prochaines heures. 

Des précautions en raison des conditions climatiques

Troisième, Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) doit composer avec des dépressions  (40 nœuds, 4 mètres de houle), auxquelles il est rompu. Même constat pour le peloton, qui traverse les mers australes et leurs lots de vents forts et calmes, et compte un océan de retard sur le duo de tête. Les marins sont précautionneux pour éviter la casse en alternant les besoins pour la performance et ceux pour garder le voilier intact après 28 jours de course. Par exemple, Jérémie Beyou (Maître Coq), Paul Meilhat (SMA) et Yann Eliès (Quéguinier-Leucémie Espoir) ont dévié de leur trajectoire initiale pour éviter le mauvais temps, tout en restant dans le coup. 

Un incendie arrêté par Colman

14e du Vendée Globe, Conrad Colman (Foresight Natural Energy) a connu une péripétie qui devrait le marquer durablement : un incendie !  Le Néo-Zélandais a expliqué sa mésaventure sur le site de la course : "Je suis sorti prendre un ris, mais en entrant de nouveau à l’intérieur du bateau j’ai vu une épaisse fumée noire et des flammes qui sortaient de derrière la table à cartes ! (...)". Avant de prendre des risques pour stopper le feu : "j’ai pris la couverture anti-feu pour étouffer les flammes en ne prêtant pas attention aux chocs électriques et aux brûlures que je subissais, car je tenais désespérément à sauver mon bateau. Les flammes éteintes, j’ai entendu un bip du pilote automatique. Et là, mon monde s’est retourné..." 

Logiquement, la peur a traversé l'esprit de Colman : "Les câbles brûlés à côté du régulateur avaient court-circuité le pilote automatique et le bateau est parti à l’abattée pendant que moi, à l’intérieur, j'avais les mains pleines de plastique fondu. Les ballasts et la quille basculante font que ces bateaux sont instables quand les choses se passent mal, car tout le poids se trouve du même côté et après cet empannage brutal, le bateau voulait chavirer !"  Et il a réussi , à la sueur de son front, à "rouler la voile et donc à l’empêcher de passer à l’eau. Avec la voile affalée, il m'a fallu deux heures de travail dans des rafales de 40 noeuds de vent pour arranger tout ça."

Le classement à 9 heures :

1. Armel Le Cléac’h (FRA/Banque Populaire) à 13 508 milles de l’arrivée

2. Alex Thomson (GBR/Hugo Boss) à 101,46 milles du premier

3. Sébastien Josse (FRA/Edmond de Rothschild) à 595,25 milles

4. Paul Meilhat (FRA/SMA) à 1189,13 milles

5. Jérémie Beyou (FRA/Maître Coq) à 1437,01 milles

6. Yann Eliès (FRA/Quéguinier-Leucémie Espoir) à 1725,6 milles

7. Jean-Pierre Dick (FRA/St Michel-Virbac) à 1956,75 milles

8. Jean Le Cam (FRA/Finistère Mer Vent) à 2149,68 milles

9. Thomas Ruyant (FRA/Le Souffle du Nord) à 2299,81 milles

10. Kito de Pavant (FRA/Bastide Otio) à 2946,88 milles


La rédaction de TF1info

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