Immobilier, réparation de vélos... Ces ex-salariés de l’hôtellerie-restauration ont changé de vie

LT
Publié le 24 juin 2021 à 11h37, mis à jour le 24 juin 2021 à 11h43

Source : JT 20h Semaine

NOUVELLE VIE - Alors que les restaurateurs peuvent à nouveau accueillir leurs clients en intérieur, près de 110.000 salariés de l’hôtellerie-restauration ont quitté le secteur pour se reconvertir. Nous avons rencontré deux d’entre eux. Ils témoignent.

La réouverture s’est faite sans eux. Louis Jacquemin et Olivier Chavaren ne travailleront plus dans la restauration. Comme eux, près de 110.000 salariés de l’hôtellerie restauration ont désormais changé de vie depuis le début de la crise sanitaire et ne comptent pas retourner dans le secteur. Une énorme perte pour les patrons qui peinent à recruter pour assurer leur service. 

Pour Louis, le Covid et les confinements ont été le déclic. Après trois ans de service, le jeune homme se rend compte que le travail est intensif, même si, à 22 ans, il ne manque pas d’énergie. "En restauration, on n’est jamais assez nombreux et c’est un des inconvénients de ce travail-là. On est obligé de courir pendant le service, vraiment on court, on se fait un footing de deux heures et on porte des plateaux qui sont immenses. On est obligés d’ouvrir les portes avec nos pieds", énumère-t-il dans le reportage de TF1 en tête de cet article. 

"Les salaires doivent être revus à la hausse"

Autant de raisons qui l’ont poussé à changer de métier. Mais ce ne sont pas les seules. En effet, Louis ne compte pas ses heures. Ce qui fait qu’il lui reste très peu de temps pour ses amis et sa famille. "On finit entre 23h et 2h, ça dépend des évènements. C’est difficile d’avoir ses week-ends libres en restauration et nos copains travaillent en semaine normalement", sourit-il. Chaque jour, il travaillait entre 13 à 14 heures, pour seulement 1200 euros par mois. 

Un aspect du métier également évoqué par Olivier, 50 ans, qui a travaillé quinze ans dans l’hôtellerie et le tourisme. "Je pense que les salaires doivent être revus à la hausse, ça, c'est clair", soutient-il. C’est ce qu’ont fait notamment les États-Unis. Par manque de main d’œuvre, les salaires ont augmenté de 8%. 

Déjà en 2020, au premier confinement, Olivier craignait de ne jamais voir revenir les touristes. "Ça ne va pas revenir en un éclair de fusil, ça va durer et donc il faut un plan B", ajoute-t-il aujourd'hui. Entre-temps, il s’est reconverti en consultant immobilier et n’envisage pas un retour en arrière. De son côté, Louis, lui, répare désormais des vélos et des motos. "C’est quand même beaucoup moins pénible physiquement, ça me donne le sourire parce que j’apprends des nouvelles choses", conclut-il. À ce jour, beaucoup de gérants n’ont pas reconstitué entièrement leur équipe. Encore aujourd’hui, près de 100.000 postes sont à pourvoir dans le secteur. 


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